GEORGES BRAQUE, LE PEINTRE


Qui était Georges Braque ?


Georges Braque est peintre, mais aussi sculpteur et graveur. Cependant, c’est dans la peinture que l’artiste s’est le plus exprimé, et a acquis une grande renommée. Il était aussi mélomane, jouait de la flûte, de l’accordéon et du
violon. Amateur du compositeur et pianiste Erik Satie, ce véritable touche-à-tout a su créer des liens entre ces arts qu’il aimait tant. Il était aussi passionné de poésie, et admirateur de René Char. Avec une curiosité et une créativité si développée, le destin de Georges Braque devait le mener tôt ou tard dans le cœur artistique parisien de l’époque : Montmartre.

Georges Braque naît à Paris en 1882.
C’est auprès de son père que le jeune Georges va découvrir la peinture. En effet, Charles Braque est entrepreneur et peintre en bâtiment, mais aussi amateur des peintres impressionnistes de l’époque. Les Braque s’installent au Havre en 1890, où le jeune Georges se retrouve davantage fasciné par l’activité du port que par les études classiques. Sensible à la musique dès son plus jeune âge, il prend des leçons de flûte avec Gaston Dufy, le frère du futur peintre montmartrois Raoul Dufy. Comme si son destin était déjà scellé… Mais concrètement, à cette époque, Georges Braque est apprenti chez son père. À 18 ans, il vient à Paris pour finir sa formation auprès de Monsieur Laberthe, tapissier-décorateur.

Il loge alors rue des Trois Frères, dans le quartier de Montmartre, à quelques pas du Bateau-Lavoir, fameuse cité d’artistes. Après son service militaire effectué au Havre, Georges Braque revient à Montmartre et vit rue Lepic, rue célèbre pour abriter le Moulin de la Galette. L’année de son retour à Montmartre, Georges Braque prend, avec la bénédiction de ses parents, la décision de se consacrer à la peinture artistique. Pour se former, il rentre à l’Atelier Cormon, désormais appelé l’Académie Humbert, située au 104 boulevard de Clichy. L’atelier Cormon est réputé pour avoir notamment accueilli les peintres Henri de Toulouse-Lautrec et Vincent Van Gogh.
A l’académie, Georges Braque va rencontrer l’aquarelliste Marie Laurencin, qui devient une amie précieuse pour le jeune peintre.
Après les leçons suivies à l’Académie Humbert, Braque suit les enseignements de Bonnat et de l’Académie des Beaux-Arts. La sensibilité de Georges Braque s’affine et rallie dans un premier temps le fauvisme. Des débuts fauves Le fauvisme est un mouvement artistique du début du XXème siècle, dont les caractéristiques sont la simplification des formes et la juxtaposition de couleurs pures dans une recherche d’intensité. Le père du fauvisme, ou tout du moins son artiste le plus emblématique, est le français Henri Matisse.
Georges Braque va alors se tourner vers ce mouvement, et part peindre dans le sud de la France. Les toiles peignant les paysages de L’Estaque, mais aussi la Petite baie de La Ciotat sont des toiles représentatives de la période fauve de Georges Braque. Il a été un des artistes inspirés par les couleurs et les paysages de la Méditerranée, comme Henri Matisse, Raoul Dufy, ou un certain Pablo Picasso. L’autre point commun de ces artistes est qu’ils ont tous vécu au Bateau-Lavoir, à Montmartre...

Le Bateau-Lavoir et l’aventure cubiste à Montmartre


De 1892 à 1930, Montmartre est le cœur battant de l’art moderne. Véritable pépinière d’artistes, la butte Montmartre est le centre de la création artistique française. Il n’y a pas d’école montmartroise à proprement parlé, chaque artiste a ainsi pu entretenir son style en toute liberté. C’est une des raisons pour lesquelles ce quartier est peuplé d’artistes, en plus d’être un quartier très peu cher, et perché sur les hauteurs de Paris. Depuis Montmartre, les points de vue et les couleurs sont uniques.
La pauvreté et l’inspiration rassemblent les artistes de l’époque, mais aussi les établissements qui font crédit : les bistrots et les restaurants sont des lieux de rassemblement pour tous ces créatifs, qui échangent pendant des soirées entières, parfois galvanisés par les effets de la fée verte, l’autre nom de l’absinthe. Le cabaret du Lapin Agile, le plus vieux cabaret de Montmartre, est un des établissements les plus fréquentés par les peintres modernes. Son propriétaire, le Père Frédé, accepte de faire crédit, ou même d’être payé en esquisses, dessins ou peintures. Pendant plusieurs années, une grande toile de Picasso a été exposée au Lapin Agile. Aujourd’hui, sa valeur a « légèrement » augmentée, et est exposée au Metropolitan Museum de NewYork.
C’est en 1907 que la carrière de Georges Braque va prendre un tournant radical. À cette époque, le peintre réside rue d’Orsel à Montmartre, où il a installé son atelier. Il rend visite à Pablo Picasso au Bateau-Lavoir. L’année précédente, le peintre espagnol a réalisé Les Demoiselles d’Avignon, peinture fondamentale pour l’histoire de l’art, souvent considéré comme le premier tableau cubiste. Ici, les versions divergent : on dit tantôt que Braque a été révulsé par Les Demoiselles d’Avignon, tantôt ébahi… Quoiqu’il en soit, l’artiste a été fortement marqué par cette peinture cubiste. En réalité, Georges Braque avait déjà commencé sa mutation vers ce mouvement révolutionnaire l’année précédente, avec une toile qu’il achève ne 1908, intitulée Le Grand Nu. Comme pour Les Demoiselles d’Avignon de Picasso, Le Grand Nu représente un sujet nu, dont les formes sont géométriques et distendues. Georges Braque avait travaillé l’année précédente à un nouveau système de représentation fondé sur la simplification des formes et la mise à plat de la
perspective, suite à l’exposition des œuvres de Paul Cézanne au Salon d’Automne.
Georges Braque et Pablo Picasso vont créer ensemble le cubisme, ou tout du
moins, c’est « la cordée Braque Picasso » qui va donner ses lettres d’or au cubisme. Suite à leur rencontre, le peintre français va s’installer au Bateau lavoir à Montmartre, et un lien fort va naître entre ces deux artistes. De leurs sensibilités et de leurs éclats de voix parfois naît un style à part entière, qui fut absolument révolutionnaire dans l’art moderne. Le cubisme est le courant qui s’éloigne le plus des conventions artistiques définies par l’art classique, notamment tout ce qui touche à la perspective. Puis, les divergences et les personnalités vont laisser la place aux malentendus : certains critiques ne jurent que par Picasso, qui aurait été le seul fondateur du mouvement cubiste, d’autres reconnaissent à Braque la primeur, et regrettent que l’espagnol ait subtilisé des idées au français. Plus discret et moins charismatique que Picasso, Braque est parfois considéré par les uns comme l’éternel second du cubisme, alors qu’il pourrait en être le créateur originel, selon d’autres. Par exemple, en mélomane qu’il était, c’est Braque qui aurait introduit les instruments de musique dans ses œuvres, comme la guitare, quand Picasso répétait à qui voulait l’entendre qu’il était à l’origine de l’idée…

La Guerre, l’adieu au cubisme et la Normandie


La Première Guerre mondiale va mettre un terme à la collaboration entre Picasso et Braque, et va marquer un arrêt brutal à la carrière du Braque, le temps du conflit. Grièvement blessé en 1915 sur le champ de bataille, Georges Braque ne retrouve sa santé que deux ans après.
Il va alors s’éloigner du cubisme, pour revenir aux natures mortes, et à des représentations plus proches de la réalité. Même s’il enrichit la théorie du cubisme, il en a réduit la pratique, et utilise à nouveau des couleurs plus vives.
Dans les années 1920, Georges Braque va élargir sa palette, en réalisant les décors et les costumes des Ballets Russes, à la demande de Diaghilev.
En 1929, Georges Braque se fait construire une maison à Varengeville-sur-Mer, en Normandie, où il vivra la moitié de l’année. Il a réalisé de superbes vitraux dans l’église Saint Valéry de Varengeville, cette ville qu’il considérait comme son havre de paix.

Georges Braque est le premier artiste à être exposé au Louvre de son vivant, dans une exposition qui est consacrée à une rétrospective de ses œuvres, en 1961, deux ans avant sa mort.

Il meurt le 31 août 1963 chez lui à son domicile dans le 14e arrondissement de Paris. Il est enterré au cimetière marin de Varengeville-sur-Mer.

En savoir plus sur Georges Brake


Saviez-vous que le Musée Picasso expose aussi des œuvres de Georges Braque ?

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