Juan Gris (1887 - 1927) - Peintre, graveur et illustrateur.
Juan Gris est le pseudonyme de Jose Vittoriano GONZALEZ
Naissance du peintre Juan Gris et ses débuts en Espagne
Né en 1887 à Madrid, Il est originaire d'une riche famille catholique, d'un papa castillan et d'une maman andalouse. Juan Gris étudie à la Escuela de Arts y Manufacturas, développe et révèle ses talents de dessinateurs, en envoyant quelques-uns de ses dessins aux journaux locaux.
Arrivée de Juan Gris à Paris Montmartre en 1906
En 1906, le jeune peintre alors âgé de 19 ans, arrive à Paris presque sans le sou mais vend des dessins aux journaux parisiens comme “l’Assiette au Beurre”.
Il avait entendu parler du jeune Picasso, ce dernier vivait au Bateau Lavoir depuis 2 ans et il décide de le rejoindre à Montmartre dans cette Cité d'artiste vétuste, mais au loyer très modéré. Juan Gris y garde un atelier jusqu'à 1922.
Il avait l'atelier à gauche de l'entrée.
On peut s'imaginer un atelier en désordre comme de nombreux autres au Bateau-Lavoir avec murs couverts de papiers et de dessins.
En plus des dessins, il se met à peindre.
Le Cubisme Analytique
Le cubisme, mouvement artistique révolutionnaire, s'est développé au début du XXe siècle. Juan Gris est devenu l'un de ses principaux représentants, se distinguant notamment par sa contribution au cubisme analytique. Ce mouvement se caractérise par la décomposition des objets en formes géométriques abstraites, cherchant à représenter tous les angles d'un objet en une seule image.
Gris était connu pour sa précision et son souci du détail dans ses œuvres cubistes analytiques. Il déconstruisait méticuleusement les objets de la vie quotidienne en des formes géométriques, créant ainsi une nouvelle perspective sur la réalité.
Les marchands de tableaux et Juan Gris
Daniel-Henry Kahnweiler s'intéressa à la peinture de Juan Gris dès 1907.
L'ancien clown devenu marchand de tableaux, Clovis Sagot, qui avait déjà acheté des œuvres de Picasso, investit aussi dans des tableaux de Juan Gris à partir de 1912.
C'est cette même année que Juan Gris exposa au Salon des Indépendant.
Juan Gris exposa avec d'autres peintres cubistes à la Section d’Or, rue La Boétie, où se retrouvaient tous les tenants du Cubisme.
Il envoya aussi quelques œuvres à l’Exposition cubiste de Barcelone.
En 1912, Juan Gris a réalisé son “Hommage à Picasso”, un portrait cubiste de Picasso.
Durant l’hiver 1912, la marchand Kahnweiler lui propose un contrat exclusif pour sa production passée et future. Ses premiers collectionneurs sont les Stein, Léonce Rosenberg et le sculpteur Brenner.
En 1915, pendant la Guerre, pour survivre, il annula son contrat avec Kahnweiler réfugié à l’étranger. Le marchand d'art Léonce Rosenberg lui acheta des tableaux à partir de 1915 et le prend en contrat en 1917.
Il ne quitta pratiquement pas son atelier.
En avril 1919, la marchand d'art Léonce Rosenberg expose les œuvres récentes de Juan Gris.
Dans les lettres à son ancien marchand, il donne des nouvelles des artistes, Juan Gris n'est pas toujours tendre avec Pablo Picasso, il admire Braque qui ne se serait pourtant pas bien conduit avec lui, apprécie assez modérément Fernand Léger.
Juan Gris a exposé aux Indépendants en 1920, salon qui regroupe en dehors de Picasso “les plus ou les moins cubistes”. La critique est bonne. Gris prend de l’assurance, et il est perçu maintenant comme un maître.
Vie privée de Juan Gris
Deux femmes ont compté dans sa vie, la première lui a donné un fils, Georges Gonzalez Gris mais mourut et Gris confia l’enfant à sa sœur Antonieta, à Madrid.
La seconde vers 1913, Josette, resta avec lui jusqu’à sa mort.
Juan Gris et la Bohème de Montmartre
Gris a connu la vie de bohème de la Butte, mais il préfèrait côtoyer les artistes dans leurs ateliers respectifs mais ne sortait pas beaucoup au café, ni dans les cabarets.
Juan Gris et les voyages
Juan Gris a voyagé, il a été dans le Roussillon, puis en été 1913 à Céret, où se trouvait déjà Picasso et Manolo. Le séjour à Céret fut profitable au travail de Gris.
En 1914, il retourna à Collioure.
Sur la Côte il rencontra Matisse, qui tente de l’aider. Durant la guerre, ses conditions de vie empirent très vite.
Fin 1914, il revint à Paris;
Les dernières années de Juan Gris, de 1918 à 1927
Après la fin de la Grande Guerre, la vie intellectuelle reprend, le Nord Sud paraît, on parle des Ballets Russes, Erik Satie et Picasso collaborent
Le poète Reverdy, alors habitant de la Cité Cortot, située à Montmartre au 12 rue Cortot, devint un ami très proche de Juan Gris. Selon Juan Gris, Reverdy et son groupe de jeunes poètes se sont éloignés de Cendrars et de Tzara, Juan Gris a une grande admiration pour Reverdy.
Les peintres, les poètes reviennent au Bateau-Lavoir.
Maladie, mort et enterrement de Juan Gris
Malheureusement, Juan Gris a contracté une pleurésie, et pour se soigner partit à Bandol avec Josette où ils restèrent jusqu'en 1922.
Après des péripéties entre marchands, Juan Gris renoue avec Kahnweiler un accord qui durera jusqu’à sa mort.
Gris emménage ensuite au 8, rue de l’ancienne Mairie, à Boulogne-sur-Seine (Boulogne-Billancourt auj.), où il meurt en 1927.
A l’enterrement assistent tous ses amis peintres, poètes, musiciens, sculpteurs : la procession est menée par son fils Georges et par Picasso, Lipchitz, Raynal et Kahnweiler.
Epilogue
Juan Gris était un artiste novateur dont le travail a contribué de manière significative à l'évolution de l'art moderne. Son exploration du cubisme analytique a ouvert de nouvelles perspectives dans le monde de l'art, et son héritage artistique reste vivant aujourd'hui.
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