Raoul Dufy
Qui est Raoul Dufy ? Quelle est son histoire et les choses à savoir sur lui ? Cet article vous délivrera tous ses secrets !
Présentation de l'artiste Raoul Dufy
Raoul Dufy est un peintre, dessinateur, graveur, illustrateur de livres, céramiste, auteur de carton de tapisserie, créateur de tissus et de mobilier, affichiste, décorateur d’intérieur, décorateur d’espaces publics et de théâtre français.
Il nait le 3 Juin 1877 au Havre (Seine-Maritime) et meurt à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) le 23 Mars 1953.
Figurant parmi les artistes qui ont marqué la première moitié du XXème siècle, il maitrise à la perfection l’art moderne et s’approprie son propre style. La « Fée électricité », une immense fresque composée de 250 panneaux, commandée par la Compagnie parisienne d’électricité en 1937 fut l’une de ses plus grandes œuvres.
Sa jeunesse et son apprentissage
Raoul Dufy est le fils de Léon Auguste Dufy et de Marie Eugénie Lemonnier. Il est issu d’une famille modeste du Havre, et il est également l’ainé de neuf enfants que le père, comptable mais aussi organiste et chef de chœur, initie dès le plus jeune âge à diverses sensibilités artistiques.
A partir de 1891, il doit interrompre ses études pour des raisons familiales. Il quitte l’école pour travailler dans une entreprise d’importation de café. Il suit alors des cours du soir à l’Ecole municipale des Beaux-arts où il rencontre Othon Friesz qui deviendra par la suite un de ses plus fidèles amis. Il commence à pratiquer la peinture à l’âge de 14 ans sous l’œil avisé de Charles Lhuilier, qui quarante ans plus tôt était un élève du portrait-peintre Français Ingrès. A 15 ans, l’adolescent présente sa première exposition, suivie ensuite de nombreuses autres. Ses œuvres connaitront un grand succès et seront exposées non seulement à Paris (au Musée d’art moderne) mais également à l’étranger (New York, Bruxelles, Londres, Copenhague, Prague, Genève, Chicago).
Sa vie à Montmartre
En 1900, après avoir effectué une année de service militaire il reçoit une bourse et part pour Paris. Il intègre l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il retrouve son ami Emile Othon Friesz. Les deux amis et compatriotes s’installent ensemble à Montmartre dans les Cités d’artistes (troisième cité, 12 rue Cortot) et partagent un atelier.
Dufy intègre différentes influences notamment celles des peintres paysagistes impressionnistes tels que Camille Pissarro et Claude Monet et s’applique à améliorer ses compétences en dessin.
En 1901, il participe à une exposition au Salon des artistes français où il aura l’occasion d’exposer son tableau intitulé « Fin de journée au Havre ». La nouvelle galerie de Berthe Weil à Montmartre est l’endroit rêvé pour montrer son travail et contribuera énormément à lancer l’artiste en herbe. Il y expose ses œuvres régulièrement durant les années suivantes. Le jeune peintre expose à nouveau en 1903 au Salon des Indépendants. Le peintre Maurice Denis lui achète un de ses tableaux, ce qui apporte un grand coup de pouce à sa confiance et sa motivation. Il y rencontre également Georges Braque, avec qui il aura l’occasion de participer, trois ans plus tard, à une nouvelle exposition organisée par son ami Friesz (Exposition du cercle de l’Art Moderne) au Havre.
Il continue à peindre et incarne la quintessence même dans sa vie de bohème malgré des débuts difficiles à Montmartre. Dorgelès écrit d’ailleurs : « Le linge toujours propre, les souliers bien cirés, il portait sa misère avec une insouciante fierté ».
Le fauvisme, une étape vers la découverte de son propre style artistique
Ebloui par l’œuvre d’Henri Matisse (Luxe, calme et volupté, 1904-1905), Dufy se passionne pour le fauvisme, ce nouveau mode d’expression du début du XXème Siècle et développe le goût des couleurs éclatantes. Il réalise durant cette période des œuvres extraordinaires qui confirment davantage son talent de dessinateur et de coloriste exceptionnel. Avec Friesz, travaillant à ses côtés, ainsi que deux autres peintres moins connus, Lecourt et Marquet, il réalise des tableaux racontant la vie de tous les jours avec simplicité (rues, plages, fêtes de village). Ces derniers se caractérisent par leurs couleurs particulièrement intenses, vives et lumineuses. Le fauvisme a été pour Raoul Dufy bien plus qu’une révélation et représente une étape importante vers la découverte et le développement de son propre style artistique.
Le cubisme, une nouvelle tentation
En 1908, Dufy découvre Cézanne et son style unique avant-gardiste. Il abandonne alors le fauvisme et recherche de nouvelles perspectives. Ses œuvres se tournent vers une structure, une forme plus simplifiée, naturelle et géométrique. Il flirte durant une certaine période avec le cubisme et travaille notamment avec Georges Braque.
La gravure sur bois, une passion en entrainant une autre
Les œuvres para-cubiques se vendant assez mal à l’époque, en 1907, Dufy se tourne vers un autre domaine influencé par l’art populaire et réalise la gravure sur bois. Il y développe un réel talent, maitrisant la technique avec autant de précision, d’adresse et de jeu de contraste qu’en peinture. Il aura notamment l’occasion d’illustrer en 1910 « le Bestiaire », de Guillaume Apollinaire, un travail qu’avait refusé de réaliser Pablo Picasso. L’ouvrage comprend 30 gravures qui feront date dans l’histoire de l’art de la gravure. Cette époque d’épanouissement sera un tournant dans sa carrière et le conduira vers la découverte d’un tout autre domaine de création.
Raoul Dufy et le monde de la mode
Séduit par les gravures et le côté fantaisiste de Raoul Dufy, le couturier Paul Poiret, un des plus grands du début du XXème Siècle, lui propose de créer des tissus. Tous deux créent alors en 1910 un atelier d’impression de tissu : « La petite usine ». Dufy laisse libre court à son imagination et à sa grande créativité pour dessiner des motifs, la gravure sur bois le permettant de réaliser l’impression. Il lui faudra environ deux ans pour trouver son style personnel dans le monde du textile. Il commence avec des contrastes noir et blanc et introduit peu à peu les couleurs.
En 1912, il signe un contrat avec la firme de soierie lyonnaise Bianchini-Férier et crée d’innombrables motifs sous les thèmes d’animaux, de fleurs, de naïade, de chasseur, de Nature morte, la marine, l’automne, ses thèmes favoris. Il poursuivra ainsi sa carrière de peintre parallèlement à celle de créateur de textile. Cette collaboration est interrompue par la guerre mais reprend et durera jusqu’en 1928.
Un an plus tôt avant la signature avec la maison Bianchini-Férier (1911), il épouse la Niçoise Eugénie Brisson.
Raoul Dufy voyage beaucoup. Il participe à de nombreuses expositions en France mais également à l’étranger (New York, Londres, Bruxelles, Prague).
En 1922, il découvre le monde des courses et se laisse séduire par ses couleurs et son animation. Il y consacre plusieurs œuvres qui laissent parfaitement découvrir l’ambiance qui y règne.
Il produit d’innombrables œuvres mais celle qui marquera le plus sa carrière est la fameuse « Fée électricité », une des plus grandes peintures existant au monde, qu’il réalise en 1937 avec l’aide de son frère Jean Dufy, deux ans avant son départ de Montmartre. C’est à cette même époque qu’il présente les premiers symptômes de sa maladie (polyarthrite).
Il poursuit sa vie d’artiste en multipliant les œuvres, participe à de nombreuses expositions, publie un livre et réalise des décors pour le théâtre français.
Le 23 Mars 1953, il meurt à Forcalquier.
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